http://www.youtube.com/watch?v=G5GR8s-saZM

Étiquette : NAPOLEON

 

Il faut souffrir pour parvenir

C’est un petit coq de montre de 26 mm de long et 18 mm de haut en laiton doré. Il provient d’une montre fabriquée après 1840.
La belle Poule a été lancée en 1834. Ce fut elle qui ramena les cendres de l’Empereur Napoléon 1er de Sainte-Hélène en 1840. Sur la coque du bateau est inscrit la maxime de Napoléon « Il faut souffrir pour parvenir ». Aux deux extrémités du coq de montre un buste de Napoléon.
Dans les jours les plus sombres de Sainte-Hélène, il avait dit à ses compagnons : “Vous entendrez encore Paris crier “Vive l’Empereur !…” Napoléon ne s’était pas trompé.

Ce 15 décembre 1840, malgré un froid soutenu de moins 10 degrés, un million d’hommes, de femmes et d’enfants se sont pressés tout au long du parcours que son cercueil doit emprunter. Du pont de Neuilly jusqu’aux Invalides, la foule des spectateurs est prodigieuse. Même les toits des maisons sont couverts. L’impatience, l’excitation, la peine et la joie se mêlent dans une attente insoutenable. Soudain, à trois points différents de l’horizon, le son du canon éclate provoquant le silence. Le soleil voilé jusqu’à ce moment, reparaît en même temps. L’effet est prodigieux.
 
Le char s’ébranle, on commence à l’entrevoir. Alors, dans un triste et fanatique amour, tous l’acclament tandis que le cercueil passe sur un pavois au dessus du battement des cœurs des vétérans et de l’inclination terrible de leurs drapeaux.
 
Victor Hugo évoquera cette journée dans Les Rayons et les Ombres :
« Ciel glacé ! soleil pur ! Oh ! brille dans l’histoire ! Du funèbre triomphe, impérial flambeau ! Que le peuple à jamais te garde en sa mémoire Jour beau comme la gloire, froid comme le tombeau. »
Avec le sarcophage impérial, transporté sur un char long de 30 mètres et haut de 10, orné de 14 statues représentant les victoires les plus éclatantes de l’Empire et tiré par 16 chevaux, passe l’époque la plus haute peut-être de l’Histoire. Que de sang, que de larmes, mais que de grandeur ! 20 ans durant, la France fût maîtresse de la terre, dans un tumulte d’orgueil que Rome même ne connut pas.

LE TEMPS MESURE D’UN FABULEUX DESTIN, NAPOLEON 1769-1821

Retrouvez sur le site l’intégralité de la passionnante Conférence de Bernard SENECA
« Le Temps mesuré d’un fabuleux destin, NAPOLEON 1769-1821 »


http://www.horlogerie-ancienne-collections.com/temps-mesure-dun-fabuleux-destin-napoleon-1769-1821/

Temps mesuré d’un fabuleux destin « Napoléon 1769-1821 »

En ce XXIe siècle, où notre espace de plus en plus finement fractionné, semble dévoré par notre façon d’aborder la vie, il a paru judicieux d’accompagner l’exposition du Château de Versailles à Arras, <<Napoléon 1769-1821>> au musée des beaux-arts d’Arras, d’une présentation d’œuvres horlogères exceptionnelles. Cette rare exhibition marque l’ambitieux souhait d’illustrer l’emblématique existence de cet homme, période majeure dans l’appréciation de la mesure du temps, prémices du sentiment de notre époque à ne plus en disposer.

C’est également l’occasion de rendre hommage à des artisans qui par leur inventivité se sont remis en question en évoluant de maître horloger <<savant honnête homme du XVIIIe siècle>> à entrepreneur et ingénieur de manufacture trente ans plus tard. Ce défi, révolution difficile pour un métier vieux de plus de cinq siècles, encadré par un corporatisme rigoureux et contraignant depuis trois cent ans, est l’indispensable prélude d’un tournant décisif pour aborder la production de masse de l’épopée industrielle du XIXe.

Relativement bref, cet intermède historique est la conséquence d’une profonde mutation de société imposée par une jeunesse éduquée issue du siècle des lumières, ayant soif de réformes, de liberté de pensée et de modernité d’entreprendre. Ces belles aspirations assez partagées par le corps des maîtres horlogers et horlogers mécaniciens, le sont du fait qu’ils côtoient et fournissent par une diversité novatrice de construction d’instruments et de machines, un monde scientifique moteur d’une recherche encyclopédique en pleine expansion. Toutefois, pour mesurer de plus en plus précisément le temps privé et public, en valorisant par leur créativité l’évolution des mentalités, des modes et en servant également les puissants successifs, leur art est aussi le reflet remarquable d’une époque de bouleversement vécue avec incertitude et prudence.

De ces années foisonnantes, malgré les modes passées, les pillages et destructions, nous sont parvenues en héritage des œuvres simples ou prestigieuses dont certaines avec plus de deux cent ans d’existence, rythment encore utilement la vie de nos demeures et palais nationaux. Mais c’est dans le riche patrimoine, amoureusement entretenu par les collectionneurs privés, passeurs de témoins, que nous avons eu le privilège d’effectuer une sélection de trésors qu’ils souhaitaient faire partager à un large public. Ce choix, avec la rigueur conforme à nos connaissances historiques actuelles, n’est forcément pour l’évocation de cette époque, qu’une projection restreinte de l’incroyable diversité des montres et des pendules destinées aux nouveaux acteurs du pouvoir, à la bourgeoisie conquérante et une population avide de changement.

Influencés par l’histoire, la littérature, les découvertes et les conquêtes, mis en valeur par une vaste diversité d’acteurs qui les habillent: dessinateurs, peintres, sculpteurs, émailleurs, orfèvres, lapidaires, bijoutiers, ébénistes et bronziers, ces ouvrages richement pourvus ou modestes, ont été les témoins actifs et privilégiés de la mesure d’une vie. Fil d’Ariane du déroulement d’une époque marquante de notre passé, leur présence et leur charme, nous invitent avec bonheur à découvrir les talents des maîtres horlogers qui par leur précieuses créations, aujourd’hui encore, nous content un tumultueux et remarquable demi-siècle, <<temps mesuré d’un fabuleux destin>>, celui de Napoléon.

Bernard SENECA, Horloger

Commissaire scientifique

Délégué régional de l’Association Française des Amateurs d’Horlogerie Ancienne

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